Xavier BOOG : « je me suis toujours donné les moyens de réussir »
Je suis allé à la rencontre de Xavier BOOG, à quelques jours de sa dernière course en tant que professionnel. Il nous parle de sa saison, de sa carrière, mais également de son futur. À découvrir ci-dessous.
- SoB DESIGN (Steven): Salut Xavier, comment vas-tu ?
Xavier BOOG: Salut Steven, ça va bien, je me prépare pour ma dernière course en temps que professionnel.
- Tu es actuellement en pleine saison de supercross, tu as fini 5ème du Pro Hexis, tu es actuellement 5ème du Sx tour, es-tu satisfait de ta saison et quels étaient tes objectifs en début de saison ?
Je suis un peu déçu de ce que j’ai fait sur le Pro Hexis, le championnat commençait tôt, j’étais encore dans ma saison élite donc j’étais un petit peu partagé et puis cela s’est mal enchainé, j’ai fait des petites erreurs, du coup je t’avouerai que j’ai assez vite lâché l’affaire. J’ai essayé de prendre ces courses-là pour m’entrainer et arriver prêt sur le Sx Tour. Sur le Sx Tour j’étais dans le coup, j’étais 3ème avant Genève mais je suis passé complètement à côté du week-end du coup je me retrouve 5ème, je suis un peu déçu mais dans l’ensemble l’objectif était de faire un podium, j’en suis pas loin, c’est encore possible avant Amnéville même si ça va être compliqué mais tout reste jouable, je suis à peu près dans mes objectifs.
- J’imagine que tu recherches maintenant un maximum de plaisir pour finir ta carrière ?
Ouais c’est sûr. Après pour être performant il faut prendre du plaisir car en général quand on ne prend pas de plaisir on ne roule pas à son meilleur niveau mais c’est sûr que cette année « j’essaie » de moins me prendre la tête, je t’avouerai que ce n’est pas évident (RIRE).
- On va revenir sur ta saison de motocross, tu as fait une saison quasiment parfaite, un 5ème titre à la clef, qu’est ce qui a fait la différence par rapport à tes adversaires.
Ça s’est super bien passé, j’ai été sur le podium de toutes les courses, je pense que ce qui a fait que j’ai fait une super saison en élite c’est que je me suis préparé sérieusement pour le Touquet en début d’année et j’ai passé tout le mois de janvier à bouffer du sable à Loon plage et à en « chier ». Ça n’a pas porté ses fruits au Touquet car malheureusement je suis tombé au bout d’une heure et j’ai dû abandonner mais par contre ça m’a servi pour l’élite.
- Justement ce 5ème titre, a-t-il autant ou plus de saveurs par rapport aux autres ?
Non, tous les titres ont chacun leur importance mais j’avais à cœur de bien finir car je savais que c’était ma dernière saison. Je voulais vraiment finir sur un titre.
- En étant Papa ça na pas dû être facile à gérer également ?
L’année dernière oui, j’ai accusé un petit peu le coup, la fatigue se faisait ressentir un petit peu. Il a fallu que Josse (Josse SALLEFRANQUE, team manager de HONDA SR MOTOBLOUZ) mette les points sur les « i » pour que je retrouve le droit chemin.
- On va revenir également sur ta carrière, 5 titres élite Mx1, 1 titre Sx Tour, 1 titre Pro Hexis, plusieurs top 10 en championnat du monde Mx1 et Mx2. Es-tu satisfait de ton parcours et as-tu des regrets ?
Satisfait oui, après c’est sûr qu’on peut toujours mieux faire mais je pense que j’ai fait le maximum de ce que je pouvais faire. Des regrets non car je me suis toujours donné les moyens de réussir et de faire au mieux. Les seuls regrets que je peux avoir c’est les blessures mais on va dire que c’est inévitable dans un sport de haut niveau.
- Si c’était à refaire le referais-tu ? changerais-tu quelque chose ?
Je le referai directement, c’est une super expérience de vie, j’ai pu vivre de ma passion, je pense que c’est ce qu’il y a de plus beau. Des choses ont changé forcément avec l’expérience, j’ai appris à me connaître, à savoir mieux ce qu’il fallait préparer, au fil des hivers et des préparations mais on dit toujours qu’on apprend de ses erreur donc si on ne les fait pas on ne peut pas apprendre.
- Tu as fait toute ta carrière en Europe, as-tu reçu des offres pour partir au USA et si oui qu’est-ce qui t’a retenu ?
Non je n’ai jamais reçu de proposition pour partir au US hormis en 2016, Bud racing m’avait proposé de redescendre en 250 pour faire le début du championnat US de supercross mais je n’étais pas très chaud de redescendre en 250. Ça m’aurait bien plu de faire une saison d’outdoor là-bas mais l’occasion ne s’est pas présentée. En supercross j’étais moins chaud pour y allez.
- Tu as annoncé il y a quelques mois que tu mettrais un terme à ta carrière à la fin de saison de supercross, j’imagine que ça n’a pas dû être une décision facile à prendre.
Oui, ce n’est jamais évident d’arrêter mais je voulais arrêter tant que je gagnais encore à peu près. Je m’étais quasiment décidé dès le début d’année, j’en avais déjà parler à Josse au mois de Janvier quand je me préparais pour le Touquet que ce serait surement ma dernière saison. La seule chose qui aurait pu me faire changer d’avis c’est si je me blessais au cours de la saison et que je n’avais pas pu avoir le titre ou au moins faire une belle saison. Je pense que c’est le moment, je commence à avoir du mal à m’investir à 100% dans l’entrainement et sur les courses. Faut vraiment que je me force pour me mettre dedans et ça devient vraiment de plus en plus dur. Je ne voulais pas que l’on me « force » à arrêter parce que je ne trouve plus de guidon ou autre. Je voulais vraiment m’arrêter en faisant une bonne performance.
- C’est quoi le programme qui t’attend ?
A partir du mois de janvier je vais commencer à travailler avec mon père dans la suspension, il fait un petit peu de tout, de l’entretien moto en général mais moi j’aimerai travailler dans la suspension. Dans un premier temps il va beaucoup m’apprendre et par la suite j’aimerai développer ça.
- Ta dernière course professionnelle aura lieu ce week end au galaxy d’Amnéville, presqu’à domicile, j’imagine que l’émotion sera au rendez-vous.
C’est sûr que c’est cool de terminer pas loin de la maison, il y aura plein d’amis qui vont venir, beaucoup de monde que je connais. On a déjà prévu une grosse soirée après la course. Le principal sera de se faire plaisir encore une fois, de terminer entier et ensuite de passer une grosse soirée avec tous mes futurs ex concurrents.
- A-t-on des chances de te revoir sur une course comme l’élite à Bitche qui n’est pas loin de chez toi ?
(Petit rire) Non, je ne voudrais pas. Sur des courses pourquoi pas, je vais sûrement faire des endurances avec des potes, une ou deux classiques mais pas de course avec des pilotes de haut niveau parce que tout simplement je n’aurai pas d’entrainement, je ne serai pas prêt, ça serait donc plus dangereux qu’autre chose. Je serai forcément à Bitche pour voir ce qui se passe mais pas pour rouler.
- On a vu que tu roulais avec le logo SoB DESIGN sur tes protèges cou, comment m’as-tu connu et pourquoi m’avoir fait confiance ?
Je t’ai connu à l’époque de la ligue, tu roulais avec ma sœur donc forcément je connaissais un petit peu tous ses copains. Quand j’ai su que tu te lançais là-dedans je ne suis pas venu tout de suite vers toi mais quand j’ai vu ce que tu faisais ça me plaisait et c’est cool de travailler avec quelqu’un de la région. C’est pour ça que je t’ai fait confiance et puis j’espère plus dans l’avenir quand tu me feras mes kits décos pour un retraité (RIRE).
- Je te remercie d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, je te félicite encore pour ta saison et ta carrière, je te souhaite le meilleur pour le futur et te laisse le mot de la fin.
Merci pour tout, merci de m’avoir suivi toute ces années et on se donne rendez-vous à Amnéville pour ceux qui viennent et sinon sur les terrains de la région à l’occasion.
Bravo champion !
Interview réalisée par Steven BALTENWECK